En 2014, l’Asie a connu un certain nombre d’inflexions : la double transition afghane, une alternance en Indonésie, une autre en Inde, avec le retour au pouvoir de la droite nationaliste. Elle demeure aussi marquée par plusieurs grandes tendances structurelles qui concernent aussi bien la conduite délicate des réformes économiques que la question de la gouvernance.
Celle-ci appelle des réponses contrastées : nouveau coup d’État militaire en Thaïlande, renouvellement anticipé pour Shinzo Abe au Japon, stabilité des régimes présidentiels en Asie centrale. Avec partout, pour toile de fond, la montée en puissance de la Chine, où l’accentuation de la lutte contre la corruption se conjugue avec un renforcement de la répression.
L’ombre de ce pays est certes plus ou moins intense selon les secteurs, les régions, les pays. Mais la Chine est partout présente, suscitant chez ses voisins des politiques nationales visant à préserver des marges de manœuvre, y compris en matière de défense, qu’ils soient ou non proches des États-Unis. Alors que le mandat du président Xi n’en est qu’à ses débuts, les voies que suivra Pékin pèseront de plus en plus lourd sur le destin de l’Asie.